Commençant vers 1600, la Couronne britannique (plus tard le gouvernement du Canada) a conclu une série de traités avec les peuples autochtones du Canada. Les traités se voulaient des ententes formelles visant à encourager les relations pacifiques et à clarifier les promesses, bénéfices et obligations des parties. Les peuples autochtones voulaient protéger leurs terres ancestrales, leurs ressources et leur mode de vie tout en assurant la paix, l’amitié et finalement du soutien alors qu’ils devaient s’adapter, au 19e siècle, à la nouvelle réalité de la vie. Aujourd’hui, tout le monde s’entend pour dire que les peuples autochtones ont accepté de céder certaines de leurs terres et ressources en échange de soutien matériel. Mais les termes de ces échanges allaient être compris de façon différente par les deux parties impliquées. Cette différence d’interprétation est née de leurs différentes perceptions du monde, et de leurs différents concepts quant à la possession de terres. Les peuples des Premières Nations avaient (et ont toujours) une relation avec la terre qui influence leurs politiques, leur spiritualité et leur économie. Les Européens ne voyaient la terre que sous l’angle de la production, comme une chose devant être exploitée. Les Européens ont commencé à imposer des frontières artificielles qui ne sont pas en accord avec les terres ou les juridictions traditionnelles des peuples autochtones, qui comprenaient des territoires allant au-delà des limites provinciales autant au Canada qu’aux États-Unis actuels. Si l’on ajoute à cela une barrière linguistique et des méthodes de transmission du savoir contrastantes (transmission orale versus écrite), les malentendus se sont multipliés. Plusieurs Autochtones d’aujourd’hui considèrent leurs aînés comme la référence suprême en ce qui concerne l’esprit et l’intention des traités puisque ceux-ci sont maîtres de la tradition orale